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Photo du rédacteurAmira Doghri

Interview de Mansour Arem, jeune entrepreneur et co-fondateur de Zwïta




Dans le cadre de la série d’entretien #bloggersideas dans le domaine de l’alimentation, aujourd'hui nous avons un jeune entrepreneur, Mansour Arem.

J’ai contacté un jeune tunisien américain,il y a quelques semaines, qui est actuellement avec son frère, Karim Arem, en train de faire le buzz avec leur start-up : Zwïta. Elle est née d'une volonté de mettre la cuisine tunisienne à l'honneur car « La région nord-africaine et méditerranéenne est vaste, riche et nuancée, mais la Tunisie reste fortement sous-représentée dans le monde alimentaire ».


L’entrepreneuriat est une aventure compliquée, mais vraiment passionnante, je vous propose de lire celle de Mansour Arem et de son frère.


Pour commencer…

Pourrais-tu partager tes conseils et astuces pour un jeune entrepreneur qui voudrait se lancer dans la création de sa startup dans le monde de l’alimentation ?


  1. Déjà, il faut être convaincu que c’est le domaine dans lequel on veut se lancer et donc qu’on a une vraie passion pour ce genre de travail. C’est une industrie très compétitive et si on s’y met juste pour faire de l’argent ou ‘pour le fun’ ça risque de mal finir. Les marges sont petites, il faut porter plusieurs casquettes, et il faut être prêt à bien se salir les mains en portant plusieurs casquettes.

  2. Selon moi, la sécurité alimentaire est la deuxième chose la plus importante.


  • J’ai vu beaucoup de gens faire des préparations artisanales à la maison, notamment durant le confinement, et les revendre en ligne un peu partout, sans listes d’ingrédients, sans traitement pour stabiliser les produits, etc. Il y a des paramètres auxquels il faut faire très attention afin de protéger le consommateur sinon cela peut être dangereux, même mortel; le botulisme est un exemple parmi plusieurs! Il est aussi primordial de bien connaître la législation alimentaire afin de s’assurer que ce que l’on fait n’est pas illégal.


  1. Mon deuxième conseil serait d’essayer de commencer petit, développer son « brand » soi même, et de préférence ne pas ramener d’investisseurs.


Il faut se rappeler qu’on prend un risque quand on se lance dans un projet donc commencer petit au début est conseillé. Par exemple, mon frère et moi, nous nous occupons de tout, en passant par l’achat des matières premières jusqu’au choix des bocaux, la mise en bouteille, etc. ; nous contrôlons tout ce qui se passe dans nos locaux au Texas. Il est vrai que ramener des investisseurs est le moyen le plus rapide pour amasser beaucoup d’argent et ainsi faire le « buzz ». Mais il faut réaliser que ce buzz ne durera pas et donc il faut toujours agir en pensant sur le long terme. Il faut y aller lentement, mais sûrement et ne pas essayer de grandir trop rapidement afin d’évoluer organiquement. « Low and slow wins the race don’t ever expect immediate returns from your work, keep the eye on the prize ». Si tu ne vois pas immédiatement de résultats, cela est normal et il faut persévérer!


  1. L’autre conseil que je peux donner qui est dans la même lancée est :


  • Bien écouter le retour de tes premiers clients et agir sur ces conseils au niveau produits, opérationnel, etc.


  1. Et puis enfin, last but not least :

  • Il est facile de douter mais il faut développer une forte confiance en soi et sa mission, ce que nous avons tous les deux et je remercie notre père de nous avoir inculqué cet état d’esprit !


Entre frères, on se chamaille, mais il n y’a pas de meilleurs amis et soutien qu’eux, dit nous …

C’est comment de créer un business entre frères ?


  • Il faut savoir une chose, c’est que mon frère et moi, nous sommes complètement opposés et donc complémentaires. Chacun a son domaine d’expertise et occupe un rôle différent, et c’est parfait! C’est comme cela que cela marche pour nous et je ne me verrai faire cela avec personne d’autre que lui.


Plus d’une entreprise s’est déjà posée cette fameuse question …

Il y’a-t-il déjà eu un moment où vous avez pensé à arrêter, pensant que cette idée n'allait pas être une entreprise prospère, et comment avez-vous surmonté ces sentiments ?


  • Je n’irai pas jusqu’à dire complètement arrêter, cela ne m’a jamais traversé l’esprit car pour moi il est impossible de ne pas aimer la cuisine Tunisienne . De plus, lorsqu’on se lance dans un projet, il faut vraiment y croire. Mais je t’avoue qu’il y a quelques semaines avant de gagner notre HEB QUEST for 2nd race winner, nous étions complètement débordés, stressés, en manque de soleil et j’ai regardé Karim en lui disant ‘tu penses qu’ils s’en foutent de nous?’ et il m’a sourit et dit ‘bah il faut continuer, c’est la seule manière de vraiment savoir’. Et puis quelques semaines plus tard, nous avons remporté notre prix pour la compétition ‘H-E-B’s Quest for Texas Best’. Moral de l’histoire, il faut toujours croire et foncer, c’est comme cela que tu vas survivre.

Puisque la Tunisie et la cuisine tunisienne ne sont pas réellement connues aux États-Unis…

Avez-vous ton frère et toi rencontré des défis particuliers ?


  • On a toujours su que les Américains, surtout ici au Texas, allaient bien recevoir notre alimentation puisqu’ici on retrouve une grande diversité culturelle. Par exemple, les gens aiment manger des plats en sauce et épicé dû à l’influence Mexicaine, Chinoise, Indienne, etc. Par contre, je dirais qu’un des challenges avec la perception de notre cuisine c’est qu’ici les gens associent les plats de noter patrimoine culinaire avec le Maroc ou bien même à l'Israël, ce qui est bien sur frustrant mais aussi l’opportunité la plus grande pour nous; on prends beaucoup de temps à gentiment éduquer nos clients qui sont toujours surpris de savoir que la harissa ou la chakchouka (écrite ‘shakshuka’ ici) sont effectivement Tunisiens.


Des tunisiens ou des américains sans origine tunisienne…

Savez-vous quels sont vos clients types ?


  • Nous faisons de l’e-commerce donc nous avons des profils très variés. La plupart sont des Américains typiques, des Janet, des Georges, et puis aussi quelques Tunisiens.


Supposons que je veuille créer ma propre "entreprise" aujourd'hui…

Quelle est, selon toi, la chose la plus importante que j'ai besoin de savoir ?


  • Il faut être passionné par ce que l’on fait et réaliser que ce n’est pas une course vers un but final, mais un marathon, une aventure… au final on va tous disparaître donc il ne faut pas oublier d’en profiter au maximum. Il ne faut surtout pas oublier d’investir en soi, ses relations personnelles et familiales, et sa santé. Ces choses peuvent et vont déterminer ton niveau de 'succès' au final…



Afin de favoriser l’éclosion des jeunes starts up …

As-tu des outils, livres, vidéos sur l’entreprenariat à partager avec nous ?


  • Le mieux pour apprendre est toujours sur le terrain, de toujours poser plusieurs questions, écouter les conseils des professionnels qui ont de l'expérience, et être présent! Je n’ai pas eu de cours de business lors de mon cursus, mais mon frère a eu quelques cours. Il y a pleins de ressources en ligne et sur Youtube. Mon frère conseille fortement le livre ‘Profit First’ de Mike Milacowicz !


Dis-moi…

Quel est votre plus grand supporter ?


  • Mes parents, car ils sont toujours derrière nous à nous dire, pourquoi vous avez fait cela, et vous auriez plutôt dû faire cela. Ils nous encouragent toujours à faire de mieux en mieux.


Où avez-vous puisé votre esprit d'entreprise…

Vos parents sont-ils entrepreneurs ? Pensez-vous que nous naissons entrepreneurs ou le devenons-nous ?


  • Je bossais à New-York, lorsque j’ai perdu mon boulot et j’ai dit à mon frère :”viens on se lance dans notre propre projet et on crée un e-commerce”. D’ailleurs je lui ai dis, qu’est-ce qu’on a à perdre, au contraire, on a tout à gagner, c’est quoi le pire qui peut nous arriver, ce n’est pas comme si on allait perdre un bras.

  • Notre père a créé sa propre clinique de thyroïde aux USA et il nous a montré que cela valait la peine de travailler pour soi-même.


Enfin…

Qu’est-ce qu’on peut attendre de Zwïta dans les 5 voire 10 prochaines années à venir ?


  • On veut évidemment s’agrandir, mais rester fidèle à nous même et notre mission de mettre en avant l’alimentation traditionnelle tunisienne.



Il faut avoir confiance en soi et en son produit, l’aimer et vouloir l’utiliser avant de le faire apprécier par les autres, ce sont les convictions de Mansour Arem, cofondateur de Zwïta. Ce qu’on retire de cet échange, c’est qu'il faut sortir de sa zone de confort pour réussir à entreprendre. Il faut travailler très dur et ne pas avoir peur de mettre la main à la patte. Si on opte pour l’option ``pas d’investisseur’ il faut faire en sorte de trouver un partenaire de confiance qui veut la réussite du projet tout autant que nous, rien de mieux que son frère ou sa sœur par exemple !

Ce sont des compétences qu’on a tous et qu’on peut développer. Voilà de précieux conseils pour ceux qui veulent se lancer.


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